La lecture éducative est fondamentale pour le développement des enfants et l’accès universel doit donc être garanti.

– Síndic – El defensor de les persones –

Un nouveau rapport analysant les changements intervenus dans le domaine des droits de l’enfant au cours des cinq dernières années a été présenté.

Le rapport conclut qu’il y a eu des avancées dans la garantie du droit à l’éducation mais qu’aucun changement substantiel n’a eu lieu.

La Síndic, Esther Giménez-Salinas, et l’adjointe au Défenseur des enfants, Aida C. Rodríguez, ont présenté ce matin le rapport La universalització del lleure educatiu a Catalunya (L’universalité de la lecture éducative en Catalogne).

Ce rapport met à jour un rapport précédent, datant de 2014, qui analysait les principales lacunes affectant le domaine de l’alphabétisation éducative, et formule de nouvelles recommandations au gouvernement pour qu’il en tienne compte.

Le texte conclut que des progrès ont été réalisés depuis le rapport précédent, mais que le caractère sectoriel des améliorations n’a pas permis un saut qualitatif substantiel dans la consolidation de ce domaine.

L’institution part du principe que la lecture éducative comprend l’ensemble des activités destinées aux enfants et aux adolescents et organisées en dehors des heures de classe à des fins récréatives et éducatives. Elle prend donc en compte celles développées par le mouvement scolaire ou l’école, mais aussi les activités extrascolaires, sportives ou culturelles organisées par les écoles de musique, les écoles d’art, les écoles de langues, etc.

La Catalogne a été pionnière dans la reconnaissance de la valeur éducative de la lecture pour les enfants et les adolescents, surtout parce qu’elle améliore leurs compétences personnelles et sociales : elle améliore les résultats scolaires, génère des attitudes plus positives à l’égard de l’apprentissage et de la vie professionnelle et augmente les attentes en matière d’éducation. Il est donc important qu’elle devienne un droit universel, c’est-à-dire que tous les enfants et adolescents qui souhaitent participer à des activités de loisirs puissent le faire, en fonction de leurs besoins, sans barrières ni différences sociales. Cependant, le rapport montre qu’au cours de la dernière décennie, aucun progrès significatif n’a été réalisé en matière d’universalisation de la lecture.

Ainsi, 34,5 % des enfants âgés de 3 à 14 ans, soit près de 320 000, ne participent pas à des activités sportives extrascolaires pendant l’année scolaire, et 58,1 %, soit près de 550 000, ne participent pas à des activités extrascolaires non sportives. Le rapport souligne également que la participation aux activités de loisirs pendant l’été est faible (seulement 20 % des enfants et des adolescents y participent pendant le mois de juillet), ce qui affaiblit la fonction sociale des loisirs.

Le rapport énumère ensuite les lacunes et les déficits que les politiques actuelles présentent encore pour garantir véritablement le droit au travail.

Des lacunes dans le déploiement de la législation

Malgré ses compétences exclusives en la matière, la Generalitat n’a pas développé juridiquement le droit à la lecture. Il manque un cadre qui détermine ce que l’on entend par éducation, quelles sont les conditions d’accessibilité et quel est le processus d’admission à l’éducation financée par des fonds publics, comme les écoles maternelles, les colonies de vacances ou les chantiers.

Difficultés de gouvernance et de reconnaissance

Il n’existe pas d’administration de référence pour structurer et promouvoir une politique publique cohérente qui englobe l’ensemble de l’offre d’alphabétisation. Le gouvernement de Catalogne, par exemple, répartit ses politiques d’alphabétisation entre différentes unités administratives et départements. Par ailleurs, 66,1 % des communes de plus de 3 000 habitants déclarent ne pas disposer d’un plan local de promotion de l’alphabétisation éducative et 27,7 % ne développent pas de structures de coordination des agents éducatifs de la commune.

D’autre part, les entités déclarent avoir des difficultés à disposer d’un personnel éducatif suffisamment formé pour mener à bien les activités. En effet, 66,4% du personnel enseignant n’a pas de qualification, et ce chiffre est resté stable au cours de la dernière décennie.

L’absence d’une politique suffisamment cohérente

Comme nous l’avons dit, il y a eu des compromis : en 2014, des subventions ont été créées pour financer des bourses et des aides financières pour les enfants et les jeunes en situation de vulnérabilité, il y a eu une légère augmentation des investissements dans d’autres lignes de subventions, les bus scolaires ont été créés, et l’accord GOV/48/2024 pour le développement de la Stratégie pour la reconnaissance de l’alphabétisation éducative en Catalogne a été approuvé. Cependant, tout cela n’a pas conduit à un changement qualitatif significatif et la stratégie n’a pas encore été mise en œuvre.

Faible investissement

L’investissement global actuel des différentes administrations dans le domaine de la lecture est d’environ 300 millions d’euros par an (217,5 euros par enfant), et il est faible si l’on tient compte du fait que la lecture est un domaine fondamental pour le développement des enfants et des jeunes, surtout si on le compare à ce qui est investi dans l’éducation (7 203,2 millions d’euros, 5 223 euros par enfant).

Soutien aux organisations

Les organisations de loisirs dénoncent le niveau élevé de bureaucratie dans le traitement des autorisations, ce qui rend difficile l’organisation de camps et de stages. Elles expriment également des difficultés à disposer de locaux et à utiliser du matériel pour mener à bien leurs activités, et regrettent la sous-utilisation des installations scolaires.

Les obstacles à l’universalisation

Le rapport dénonce le fait que les politiques d’alphabétisation ne sont pas axées sur des groupes spécifiques et n’atteignent donc pas tous les enfants en situation de pauvreté ou de grande pauvreté. Ainsi, la participation des enfants et adolescents issus de familles vulnérables aux activités d’alphabétisation est inférieure de près de 30 points de pourcentage à celle des enfants et adolescents issus de familles disposant d’un capital économique plus important.

Il n’existe pas non plus de système général de subventions pour garantir l’accessibilité économique aux activités d’alphabétisation éducative. Les subventions accordées par le Département des droits sociaux et de l’inclusion ont augmenté en 2024, mais leur intensité et leur couverture restent faibles (elles s’élèvent à 84,6 euros par enfant et couvrent 16 % des enfants en situation de grande pauvreté). La grande majorité des municipalités accordent une subvention à la lecture scolaire, mais un tiers d’entre elles n’accordent aucune aide pour promouvoir la participation des enfants socialement vulnérables. En concret :

  • 57,7% des communes n’offrent pas d’aide financière pour la participation à des activités extrascolaires.
  • 40,1 % des conseils locaux n’offrent pas d’aide financière pour la participation aux activités des cours d’été.
  • 66,8 % des communes n’offrent pas de subventions pour la participation des enfants et adolescents handicapés aux activités proposées pendant l’année scolaire.
  • 52,2 % des municipalités n’offrent pas de subventions aux établissements d’enseignement dans le domaine de l’alphabétisation.
  • 25,2 % des communes n’offrent pas de subventions aux associations de parents d’élèves (AFA).
  • 15,2% des communes n’offrent pas de subventions aux organisations sportives.

Le rapport indique également que la composition sociale des écoles détermine l’éventail des activités extrascolaires proposées. Les écoles ayant un niveau de complexité très élevé ont tendance à proposer moins d’activités que celles ayant un faible niveau de complexité. Dans le cas des écoles subventionnées par l’État, par exemple, celles dont le niveau de complexité est très élevé proposent en moyenne 4,7 activités et celles dont le niveau de complexité est faible, 15.

L’âge et le sexe ont également un effet sur le domaine des loisirs. Si les garçons sont plus nombreux que les filles à pratiquer des activités sportives, les filles sont plus nombreuses que les garçons à pratiquer des activités non sportives. On constate également que les adolescents sont sous-représentés, probablement en raison d’une offre insuffisante et inadaptée à leurs centres d’intérêt.

La nature non inclusive de nombreuses activités limite également les droits des enfants ayant des besoins éducatifs particuliers. Il n’existe pas de politique solide pour garantir la mise à disposition de personnel de soutien : bien qu’en 2022, pour la première fois, une ligne d’aide spécifique ait été créée pour engager des moniteurs de soutien afin de répondre aux besoins de ces enfants, seuls 256 ont pu en bénéficier (alors qu’il y avait 36 743 élèves avec un degré de handicap reconnu). Il n’y a pas non plus de garantie que ces enfants aient accès aux voyages scolaires, excursions, sorties et voyages de fin d’année.

Enfin, le rapport montre que l’information et la connaissance dont disposent les familles sont également génératrices d’inégalités : les familles socialement favorisées ont une connaissance plus approfondie du domaine de l’alphabétisation et ont donc davantage accès aux activités d’alphabétisation, tandis que les familles défavorisées y ont moins accès par manque de connaissance de l’offre.

Recommandations

Enfin, le rapport énumère les recommandations à prendre en compte pour que la lecture soit véritablement universelle, équitable, inclusive et non ségrégative :

  • Intégrer le point de vue des enfants dans la planification des politiques éducatives en matière de lecture.
  • Réglementer le droit à l’éducation dans des conditions d’égalité des chances.
  • Éliminer les obstacles économiques pour garantir l’accès à l’éducation des personnes les plus vulnérables.
  • Intégrer la perspective de genre dans la formulation des politiques d’alphabétisation.
  • Définir une stratégie pour garantir l’accès à la lecture éducative aux enfants ayant des besoins éducatifs spéciaux.
  • Élaborer un plan pour l’égalité territoriale dans le domaine de l’éducation.
  • Mettre à jour le protocole pour la prévention des abus sexuels et autres formes de maltraitance dans le domaine de l’éducation de la petite enfance.
2025-04-16T15:58:28+02:00
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