« Pour vraiment connaître un pays, il est nécessaire de visiter ses prisons »

– Síndic – Défenseur des personnes –

La Síndica s’est rendue dans la région de Gérone dans le but de rapprocher l’institution du territoire et de la population.

Le 26 avril, la Síndica de Greuges de Catalunya, Esther Giménez-Salinas, s’est rendue dans les comtés de Gérone. Cette visite s’inscrit dans la volonté de l’institution de connaître de près le territoire et les problèmes qui touchent les citoyens.

La première visite a eu lieu au Centre pénitentiaire de Puig de les Basses, où Mme Giménez-Salinas a rencontré le directeur du centre et l’équipe de gestion, qui souhaitaient lui faire part de la réalité quotidienne du centre et de ses préoccupations.

Depuis sa prise de fonction, la Síndica a été une fervente défenseure de la justice réparatrice, qui vise à trouver des moyens de réparer les préjudices en réponse à un conflit, et a déclaré à plusieurs reprises que la prison devrait être le dernier recours et que, dans tous les cas, la politique pénitentiaire devrait se concentrer sur des programmes de traitement et de réinsertion, ainsi que sur des mesures alternatives qui favorisent la désinstitutionnalisation.

Elle a ensuite visité l’école La Farga, dans la municipalité de Salt, et a tenu une réunion avec la direction du centre. Elle a ensuite rencontré l’organisation Salt’educa, signataire du Pacte contre la discrimination scolaire,  qui œuvre pour mettre fin aux déséquilibres dans la composition sociale des écoles de la municipalité.

La Síndica a noté la difficulté de déségréger les écoles dans des municipalités telles que Salt, avec une forte concentration de population socialement vulnérable en raison de la ségrégation résidentielle. Elle considère donc qu’il est particulièrement important d’intensifier les mesures de scolarisation équilibrée prévues par le décret 11/2021 et le pacte, adaptées à la réalité socio-éducative de la municipalité, afin de tirer pleinement parti de la marge de manœuvre disponible pour réduire les forts déséquilibres qui subsistent entre les écoles.

Les difficultés rencontrées dans la lutte contre ce phénomène s’expliquent, en partie, par le racisme structurel qui existe dans notre société, qui conduit à la ségrégation scolaire et limite les possibilités d’intégration de la population immigrée en Catalogne.

Dans ce contexte, la Síndica a voulu insister sur la nécessité de promouvoir des politiques telles que le Pacte contre la discrimination scolaire, en tenant compte du fait que nous nous trouvons dans un processus de forte transformation sociale. La Catalogne est l’une des communautés autonomes et l’un des pays européens où la proportion d’étrangers est la plus élevée (16 %, au-dessus de la moyenne espagnole, qui est de 12 %, et de la moyenne européenne, qui est de 8 %), et où près de 25 % des nouveau-nés sont de nationalité étrangère.

La Síndica a également déclaré qu’il était encore temps de promouvoir un modèle d’intégration de la population nouvellement arrivée en Catalogne qui évite les erreurs des politiques d’accueil et d’intégration déjà mises en œuvre dans les pays voisins ayant une plus grande expérience dans la gestion des processus migratoires, tels que la France et l’Allemagne. Ces politiques n’ont pas réussi à minimiser les inégalités fondées sur l’origine ni à garantir de manière adéquate des niveaux comparables de bien-être pour la population immigrée, ce qui menace la cohésion sociale.

Par la suite, la Síndica a également rencontré l’Ombudsman de Gérone, Marta Alsina, à qui elle a fait part de son désir de travailler de manière coordonnée et de faciliter la prise en charge et la garantie des droits des personnes.

Enfin, elle a donné une conférence à l’Aulas d’Extensió Universitària, où elle a expliqué la mission de l’institution, le concept de justice réparatrice et la façon dont il commence à être mis en œuvre dans le fonctionnement du bureau du médiateur. Il a également expliqué le type de plaintes déposées par les personnes âgées, qui concernent, en résumé, les problèmes liés à la fracture numérique, les difficultés d’accès aux centres résidentiels ou l’absence de représentation de leurs intérêts dans la conception des politiques culturelles publiques.

Traduction non officielle 05/05/2023 Lien vers l’article originel

2023-05-05T11:32:33+02:00
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