– Le Síndic – Défenseur des personnes Catalogne –
L’éducation affective et sexuelle est un outil fondamental pour la construction d’une sexualité positive, saine et responsable, qui respecte la diversité et évite tout type de préjugé basé sur l’orientation sexuelle et affective.
Le Síndic estime qu’une éducation affective et sexuelle de qualité doit être conçue et enseignée par des professionnels formés en la matière, en tenant compte notamment de l’âge et du niveau de développement des participants.
La diffusion d’images de toute personne nécessite une autorisation expresse qui précise le type de traitement à effectuer.
Début août, l’institution du Síndic a ouvert une action d’office pour étudier la chasse au trésor nocturne à contenu sexuel organisé par la mairie de Vilassar de Mar pour les jeunes de la municipalité. Les médias ont également rapporté que la municipalité avait diffusé des images de mineurs pendant qu’ils participaient aux jeux, et qu’elle n’avait pas demandé l’autorisation nécessaire à leurs parents. Dans le cadre de cette action, l’institution a demandé des informations sur l’activité à la mairie, afin de protéger l’intérêt supérieur des enfants et des adolescents qui y ont participé.
Selon la réponse reçue le 19 août, il s’agissait d’une activité programmée et promue par le centre Jove Can Jorba, dans le cadre du Plan local pour la jeunesse, qui organise des activités, des ateliers et des conférences destinés tant aux familles qu’aux enfants et aux adolescents en matière d’éducation affective et sexuelle. Le conseil municipal a également indiqué que les événements de la chasse au trésor étaient axés sur les questions de santé et de sexualité, car le conseil des adolescents de la municipalité avait déclaré que la sexualité était un sujet d’intérêt et qu’il existait peu d’espaces pour en parler.
La Síndic considère que la coéducation et l’éducation affective et sexuelle sont fondamentales, et reconnaît comme précieuse l’initiative de la Mairie de Vilassar de Mar de vouloir travailler afin d’ouvrir des espaces de confiance pour que les enfants et les jeunes de la commune puissent avoir une approche saine de leur sexualité. L’éducation affective et sexuelle doit aider les enfants et les adolescents à reconnaître les différents niveaux de relations affectives afin d’assumer leur sexualité de manière responsable, d’être respectueux d’eux-mêmes et des autres, et de prendre des décisions informées, autonomes et cohérentes.
Cependant, l’éducation affectivo-sexuelle doit présenter des garanties de qualité, et pour cela, elle doit être conçue et enseignée par des professionnels formés en la matière. En outre, elle doit être appropriée et adaptée à l’âge des destinataires, en tenant compte de leur maturité.
Dans le cas spécifique de Vilassar, d’après les informations fournies, il n’a pas été certifié que les personnes travaillant sur le projet avaient une formation spécifique en matière d’éducation affective et sexuelle avec les enfants et les adolescents. En outre, en ce qui concerne l’âge, l’activité s’adressait à des jeunes âgés de 12 à 30 ans, et l’âge aurait dû être un élément de base dans la conception et la planification de l’activité. Il fallait veiller à ce que l’activité soit adaptée au niveau de maturité des participants, mais dans l’un des groupes, par exemple, des jeunes d’âges très différents coïncidaient. Cela aurait dû être évité.
En ce qui concerne l’information et le consentement des personnes concernées, le Conseil municipal a signalé que, s’agissant d’une activité multithématique, les personnes inscrites n’étaient pas informées à l’avance du contenu des tests. Dans ce contexte, disposer d’informations adéquates aurait permis de prendre une décision plus éclairée sur la participation aux activités. Ce manque d’information pourrait avoir placé les participants dans des situations inattendues et inconfortables, même si elles étaient présentées comme des activités volontaires.
En ce qui concerne la diffusion des images des enfants participant à l’activité, le Conseil municipal affirme qu’il disposait de « formulaires de consentement global pour la diffusion des images pour toutes les activités de Juliol Jove ». Toutefois, dans le cas des enfants de moins de quatorze ans, toute entité publique ou privée souhaitant traiter des données personnelles doit avoir l’autorisation expresse des parents ou des tuteurs légaux, et à partir de quatorze ans, l’autorisation expresse de l’adolescent est requise.
Compte tenu de ce qui précède, la pratique du Conseil municipal ne respectait pas suffisamment les exigences légales en matière d’autorisation expresse, qui doit comprendre des informations claires et suffisantes sur le type de traitement concerné (enregistrement, publication, transfert, etc.), ainsi que le type de support et les moyens de communication/diffusion envisagés pour le traitement des données. Il convient de noter que, à cet égard, lorsque les familles ont demandé une rectification à la mairie, celle-ci a été effectuée immédiatement.
Pour toutes ces raisons, le Síndic considère que les activités organisées par la mairie de Vilassar de Mar ne peuvent pas être qualifiées d' » éducation affective et sexuelle ». Elles ne répondaient pas aux critères que ce type d’éducation devrait avoir pour permettre aux enfants et aux adolescents de recevoir la préparation qui leur permettra de prendre des décisions éclairées sur leur sexualité et leurs relations de manière libre et responsable.
Par conséquent, il est suggéré que la mairie de Vilassar adopte les mesures nécessaires pour éviter que des situations telles que celle analysée ci-dessus ne se reproduisent et pour garantir que toutes les activités liées à l’éducation sexuelle et affective des enfants et des adolescents soient réalisées avec toutes les garanties de qualité et d’adéquation à leur âge et à leur développement. Il est également recommandé qu’une évaluation technique externe soit réalisée par des experts en éducation sexuelle et affective des jeunes et des adolescents.
12/09/2022 Lien vers l’article originel