– Sindic – Défenseur des personnes (Catalogne, Espagne) –
Le Síndic a publié ce matin un rapport sur l’éducation inclusive en Catalogne, élaboré dans le cadre du Pacte contre la ségrégation scolaire en Catalogne, promu en 2019 par le ministère catalan de l’Éducation et le Síndic.
La Convention relative aux droits des personnes handicapées (2006) reconnaît expressément le droit à l’éducation inclusive comme un modèle indispensable pour que tous les élèves reçoivent une éducation de qualité et pour garantir l’universalité et la non-discrimination du droit à l’éducation. L’approbation du décret 150/2017, sur l’attention éducative aux élèves dans le cadre d’un système d’éducation inclusif, avait pour but de donner un nouvel élan au modèle d’école inclusive en Catalogne. Malgré cela, une analyse de la réalité du système éducatif révèle la persistance de certaines lacunes liées à l’attention portée à la diversité et des difficultés dans l’application effective du modèle d’éducation inclusive prévu par la législation susmentionnée. Ce rapport analyse les principaux déficits structurels détectés dans le système et les lacunes dans la mise en œuvre du modèle d’éducation inclusive, et formule des propositions visant à assurer son déploiement effectif.
L’insuffisance des ressources n’est pas le seul obstacle majeur à l’efficacité d’un système d’éducation inclusif : un changement culturel est nécessaire chez les enseignants et les familles.
Le rapport souligne que l’un des problèmes du déploiement du modèle d’éducation inclusive est lié au manque de ressources, notamment de personnel, pour la prise en charge éducative des élèves ayant des besoins éducatifs spéciaux. La saturation et le manque d’intervention d’équipes psychopédagogiques, le déploiement encore insuffisant de ressources ou le nombre insuffisant de personnel de soins éducatifs dans les écoles sont des déficits structurels qui rendent difficile la prise en charge adéquate des élèves à besoins éducatifs spéciaux dans les écoles ordinaires.
Cependant, le rapport montre également que des ressources suffisantes dans les écoles sont une condition nécessaire mais non suffisante pour le déploiement du modèle d’éducation inclusive. En effet, ces dernières années, le ministère de l’éducation a considérablement augmenté l’allocation de ressources aux écoles, mais cette amélioration ne s’est pas nécessairement traduite par des progrès tout aussi importants dans la mise en œuvre du modèle d’éducation inclusive. Au cours de la dernière décennie, par exemple, dans le cas du soutien intensif à l’inclusion scolaire (SIEI), le nombre de SIEI a presque triplé, passant de 316 en 2010/2011 à 895,5 en 2020/2021, et le nombre d’auxiliaires contractuels dans les écoles publiques a presque doublé, passant de 23 971 heures en 2010/2011 à 40 465 heures en 2020/2021, et il y a également eu une augmentation de la subvention aux écoles subventionnées par l’État pour le personnel qui s’occupe des élèves ayant des besoins éducatifs spéciaux, bien que le nombre d’élèves ayant des besoins éducatifs spéciaux qui fréquentent les écoles ordinaires ait également augmenté.
L’un des obstacles structurels à la réalisation d’un système éducatif inclusif est, avant tout, l’absence d’un changement de paradigme culturel dans la pratique professionnelle pour l’application du modèle d’éducation inclusive. En effet, une partie importante du corps enseignant considère encore que l’éducation inclusive ne concerne que les élèves ayant des besoins éducatifs spéciaux, que la prise en charge de ces élèves est la responsabilité principale du personnel de soutien et que leur inclusion dépend fondamentalement de l’apport de ce soutien spécifique supplémentaire, sans qu’il soit nécessaire de modifier la pratique professionnelle elle-même et la dynamique du fonctionnement de la classe.
27/09/2021. Traduction non officielle. Lien vers l’article originel