
– Défenseur des droits de l’Homme de la République d’Arménie –
Toutes les forces politiques participant aux élections législatives extraordinaires devraient exclure l’utilisation d’insultes et de jurons, ainsi que les discours incitant à la haine et à la violence. Cette demande concerne spécifiquement les personnalités publiques, et notamment celles qui occupent des fonctions publiques et représentent l’État.
Plus précisément, il est hautement condamnable que l’utilisation d’un tel vocabulaire par le Premier ministre en exercice à l’encontre des participants au processus électoral (par exemple, « meute de loups », « paria ») contribue directement à l’augmentation de la polarisation politique et publique, et compromet la perspective de rétablir la solidarité dans le pays.
En outre, l’utilisation d’une rhétorique telle que l’échange du « velours » par un « mandat de fer » ou « un mandat d’acier » et « casser les dents de la meute de loups » est absolument inacceptable du point de vue des droits de l’Homme. Non seulement cela crée des lignes de division dans la société, mais, quelle que soit la manière dont on l’interprète, cela est associé à la violence et même à la vengeance, entraînant des risques de transformation de la rhétorique en réalité.
Étant donné que le pays se trouve dans un processus électoral, ces déclarations peuvent être conçues comme des menaces de la part de la personne exerçant le mandat dérivé du plus haut statut de l’État (haut fonctionnaire) contre ses adversaires, ce qui est inacceptable, compte tenu de leurs droits politiques.
La référence spécifique du Défenseur des droits de l’Homme d’Arménie au Premier ministre en exercice est faite parce qu’il est principalement perçu comme le chef intérimaire de l’autorité exécutive d’Arménie, et non comme une personnalité politique, et qu’il exerce les pouvoirs qui découlent de ce statut. C’est également pour cette raison que son contrôle relève de la compétence directe du Défenseur des droits de l’Homme.
C’est en vertu de ce statut que les propos du Premier ministre arménien en exercice peuvent être mal perçus par le public, ainsi que par les organes de l’État et principalement par les organes chargés de l’application des lois.
En outre, le suivi du Défenseur des droits de l’Homme prouve que sur les médias sociaux, où les propos du Premier ministre en exercice ont été diffusés avec de tels titres, des insultes, des discours haineux, des jurons et des accusations mutuelles ont été enregistrés entre les utilisateurs des réseaux sociaux.
Malheureusement, le discours artificiel de stéréotypes mutuels se développe dans la sphère publique ; il s’agit d’un programme inacceptable de création de discrimination et de division de la société en groupes.
Les observations du Bureau du Défenseur des droits de l’Homme montrent que cette situation est encore aggravée par les attaques ciblées organisées par les fausses pages et les utilisateurs des réseaux sociaux qui soutiennent à la fois les autorités et certains cercles de l’opposition.
Par conséquent, j’appelle toutes les forces politiques, les personnalités publiques, et en particulier les personnes qui représentent l’État, à s’abstenir d’actes qui polarisent la société et augmentent les tensions existantes, et à s’abstenir d’utiliser des mots insultants, et de répandre la haine et la violence. Il convient au contraire d’organiser des discussions saines.
Les élections parlementaires extraordinaires de la République d’Arménie sont et resteront sous l’attention directe du Défenseur des droits de l’Homme d’Arménie.