– Association des Ombudsmans et Médiateurs de la Francophonie –
La noble et pertinente idée de créer une association regroupant les ombudsmans et médiateurs de l’espace francophone fût lancée en octobre 1996, lors de la 6ème Conférence internationale de l’Institut International de l’Ombudsman à Buenos Aires (Argentine) par le Protecteur du citoyen du Québec, à l’époque M. Daniel JACOBY et le Médiateur de la République française, M. Jacques PELLETIER.
Leur conception était d’aboutir à une meilleure coopération, concertation et une plus grande coordination entre les institutions des ombudsmans et médiateurs des pays francophones sur les questions des droits humains. Elle consistait, également, à renforcer ces institutions et à en créer d’autres dans les pays où elles n’existaient pas en vue de garantir la défense des droits de l’homme en relation avec l’administration publique et de développer le processus démocratique dans ces pays.
Cette vision a pris forme grâce au soutien et l’appui financier de l’Agence de la Francophonie, devenue par la suite Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), lors de la première rencontre des Ombudsmans et Médiateurs de la Francophonie, tenue à Québec du 9 au 12 juin 1997. Les statuts de l’AOMF ont officiellement été adoptés par les 18 membres fondateurs en mai 1998, à Nouakchott en Mauritanie.
Le premier congrès statutaire a eu lieu en novembre 1999, à Ouagadougou au Burkina Faso, en présence de représentants de l’Agence de la Francophonie, de l’Institut International de l’Ombudsman et du Conseil des droits de l’Homme des Nations-Unies.
23 ans plus tard, l’AOMF a pu évoluer et se développer grâce aux bonnes volontés et aux efforts de ses 46 membres, répartis en Europe, en Afrique, en Amérique et en Océanie. Elle continue de ne ménager aucun effort en vue d’encourager le développement et la consolidation d’institutions de médiation indépendantes au sein de la Francophonie.
Ensemble, les membres œuvrent d’une façon permanente à l’amélioration de la qualité des prestations des services publics dans leurs États respectifs, objectif indissociable de la protection des droits fondamentaux. En 2012, la défense spécifique des droits des enfants dans l’espace francophone devient une nouvelle préoccupation de l’Association qui s’est ajoutée à ses missions initiales.
Au chapitre des grandes réalisations de l’AOMF, mentionnons une série d’actions visant à consolider les institutions de médiation déjà existantes et accompagner de nouvelles institutions sur la base de la promotion de l’État de droit et des principes de justice et d’égalité. À ce titre, l’Association a, notamment, mis en œuvre des programmes de formation et de perfectionnement assurés par le Centre de formation et d’échange en médiation à Rabat (Maroc) et a élaboré un Recueil de doctrine de médiation.
Récemment, sous la houlette de son Président, le Médiateur du Royaume du Maroc, M. Mohamed BENALILOU, et en étroite collaboration avec l’Institut international de l’Ombudsman (IOI), l’AOMF a initié et défendu une résolution sur l’Institution de l’Ombudsman adoptée par l’Assemblée générale de l’ONU le 16 décembre 2020.
Cette résolution représente une forte adhésion aux principes clés des institutions de médiation tels que l’indépendance, l’objectivité, la transparence, l’équité et l’impartialité. Il s’agit d’une nouvelle étape importante vers la reconnaissance mondiale de l’action des institutions de médiation pour la promotion de la bonne gouvernance, des droits de l’homme et l’état de droit.
La nouvelle résolution onusienne vient à point nommé pour le renforcement d’ institutions de médiation indépendantes et autonomes dans le monde et pour la sensibilisation au niveau international sur le rôle fondamental que jouent les institutions de médiation dans la protection et la promotion des droits de l’homme, et ce en plus du rôle assuré par les Institutions nationales des droits de l’homme.
A l’instar de ses prédécesseurs, le Président en exercice de l’AOMF n’a ménagé aucun effort en vue de la réalisation des objectifs de l’Association, et ce, en adoptant une vision stratégique visant à rendre cet organisme davantage accessible au plus grand nombre des institutions des médiateurs et des ombudsmans francophones, tout en adoptant une méthode de travail basée sur l’approche participative, la concertation, le dialogue, la collaboration, le partenariat et l’esprit de partage et de responsabilité.
Cette vision, qui est fondée sur des valeurs fondamentales communes aux membres de l’Association, s’inscrit dans de nouvelles perspectives visant, aussi bien le suivi de la mise en œuvre du plan stratégique, que la promotion de la créativité et la motivation pour l’adhésion auxdites valeurs.
A l’avenir, l’AOMF s’engage à continuer activement de soutenir ses institutions membres dans leur développement professionnel, de renforcer des organisations de médiation au sein de leurs États et d’affirmer sa présence en Afrique, au Moyen-Orient, en Europe de l’Est et en Asie. Son intervention et son implication en faveur des droits des enfants figurent également parmi ses priorités absolues. De même, la communication tant au sein de l’Association qu’à l’égard des interlocuteurs extérieurs demeure un facteur de rapprochement essentiel permettant la réalisation des objectifs escomptés.
A cet égard, M. le Président BENALILOU estime que « l’AOMF devrait développer et diversifier ses liens de coopération avec les autres associations similaires ainsi qu’avec tous les organismes régionaux et internationaux développant des activités susceptibles de concerner de près ou de loin le domaine de la médiation administrative, notamment les organismes de promotion et de défense des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, y compris les instances relevant de l’Organisation des Nations-Unies. »
A la lumière des contraintes et des impacts de la nouvelle crise sanitaire internationale, laquelle crise risque soit de se prolonger, soit de se répéter sous une forme ou une autre, « l’’AOMF gagnerait à adapter ses règles de fonctionnement et les modalités de sa gouvernance auxdites contraintes. »
Enfin, les états d’urgence sanitaire avec tout ce qu’ils impliquent en termes de restrictions des droits et libertés des citoyens, en général, et des usagers des services publics, en particulier, et en termes de transformations des modes de fonctionnement des administrations publiques, doivent susciter de la part de l’AOMF une profonde réflexion sur les défis à relever par chacune de ses institutions membres et par l’Association en tant que cadre d’action collective et espace d’échange, de partenariat et de coopération.
L’action de l’AOMF pour les prochaines années, demeurera guidée par l’objectif commun, en l’occurrence le renforcement de l’Etat de droit, la défense et la promotion des droits fondamentaux des citoyens et des usagers des services publics, y compris les personnes vulnérables.