– Le Sindic – Defensor de les persones (Espagne) –
Le Síndic note qu’un nombre important d’écoles parmi les plus difficiles ont cessé d’enseigner le programme de six heures par jour tout au long de cette année scolaire.
En 2011, à la suite de la crise économique, ce programme a été supprimé dans la plupart des écoles, mais son maintien a été autorisé dans les écoles accueillant des élèves issus de milieux défavorisés.
La sixième heure est un outil important pour garantir le droit à l’égalité des chances.
Au cours de l’année scolaire 2019/2020, la période de six heures n’était en vigueur que dans 62,8% des écoles les plus difficiles. Le Síndic a constaté que suite aux instructions données sur le maintien de la sixième heure pour l’année académique 2020/2021, dans lesquelles les écoles qui souhaitaient continuer à l’offrir devaient présenter leur demande, un nombre important d’écoles, plus de la moitié (55,7%, 136 des 244 qui avaient une sixième heure), ont refusé de la maintenir. Paradoxalement, ce renoncement était plus important dans les écoles de complexité maximale (66,0%) ou de haute complexité (57,1%) qui disposaient de six heures, plutôt que dans le cas des centres de complexité standard (34,7%).
De cette façon, les écoles de complexité maximale qui avaient six heures effectives sont passés de 62,8% dans l’année académique 2019/2020 à 21,2% dans l’année académique 2020/2021.
Dans sa réponse, le ministère de l’éducation ne donne aucune indication quant à la suppression du programme d’enseignement de six heures dans les écoles. Le Síndic indique également que, bien que la sixième heure n’ait pas été effectivement enseignée, elle a été appliquée au calcul des effectifs dans toutes les écoles qui en disposaient déjà au cours de l’année scolaire 2019-2020, ce qui explique que les ressources soient maintenues et que chaque école les utilise conformément à son adaptation fonctionnelle de la fréquentation des groupes et des élèves dans le contexte du COVID-19. Le Síndic constate donc qu’une partie importante des écoles à complexité maximale a cessé d’enseigner six heures par jour pour l’année scolaire 2020/2021, mais aussi que ces écoles n’ont pas vu une réduction de leur personnel enseignant en raison de ce retrait.
Cependant, le Síndic rappelle que, au-delà des ressources supplémentaires affectées aux écoles liées à la sixième heure, celle-ci représente une augmentation de près de 15% des heures d’attention pédagogique que les élèves reçoivent de la part du personnel enseignant.
Le Síndic signale également que près de 40% des écoles les plus complexes n’ont pas bénéficié de six heures d’enseignement par jour avant la pandémie.
Compte tenu de ces considérations, le Síndic a demandé au Département de l’Éducation de développer les actions nécessaires pour rétablir effectivement les six heures dans les écoles à complexité maximale avant l’année scolaire 2021/2022.
La sixième heure a été un élément clé pour garantir l’égalité des chances dans l’éducation, car elle sert à améliorer l’attention des élèves socialement défavorisés, qui souffrent d’une situation de désavantage dans les conditions d’éducabilité, et de lutter contre la ségrégation scolaire, étant donné les différences existantes liées à certaines conditions de scolarisation des élèves offertes par les écoles publiques (le plus souvent sans sixième heure) et les écoles subventionnées (le plus souvent avec des activités complémentaires).
En effet, le département de l’éducation lui-même rappelle que les six heures sont une mesure d’amélioration qui favorise l’équité et qu’elles constituent un pilier important pour les centres éducatifs qui les proposent. Il convient de rappeler que, sans cette heure supplémentaire, les élèves passent en moyenne 175 heures de moins en classe au cours de l’année, soit 1 050 heures de moins en classe pendant toute la durée de l’école primaire (équivalent à environ une année scolaire).
A partir de 2011, les difficultés budgétaires dans le contexte de la crise ont conduit à la suppression dans la plupart des écoles publiques de l’extension de l’horaire de l’école primaire qui avait été faite depuis 2006. Toutefois, elle a également ouvert la possibilité de maintenir cet horaire étendu pour les écoles primaires qui, en général, accueillent des élèves issus de contextes socio-économiques défavorisés (environ 400), dans le but de leur garantir un environnement d’apprentissage adéquat favorisant l’égalité des chances.