Restrictions du droit d’un citoyen à une procédure équitable et dans un délais raisonnable

Pays : KOSOVO
Institution : Institution du Médiateur de la République du Kosovo
Domaine d’intervention : Administration de la justice et des tribunaux

Explication du problème

Le présent rapport de recommandation fait suite aux enquêtes menées à la suite de la plainte déposée par Monsieur A.N., contre le parquet de Prishtina, concernant la restriction du droit à une procédure équitable et dans un délai raisonnable.

Le rapport vise à attirer l’attention du parquet de Prishtina sur la nécessité d’entreprendre d’autres actions procédurales pour mener et accomplir des procédures pénales conformément aux dispositions légales du code n° 04/L-123 sur les procédures pénales afin d’éviter de longues procédures pénales.

 

Le médiateur, conformément à l’article 15.1 de la loi n° 03 / L-195 sur le médiateur, a admis une plainte de Monsieur A.N., déposée contre le parquet de Prishtina, concernant le retard de la procédure de révision des accusations pénales PPN -II-1152/15.

Selon les informations reçues, il est entendu que Monsieur A.N. a déposé un rapport pénal auprès du procureur général de Prishtina le 4 septembre 2015 contre l’Agence cadastrale du Kosovo et l’opérateur économique « Lorenzo » parce qu’il est soupçonné d’avoir mal réalisé le projet « Reconstruction du cadastre ».

Intervention

Les 5 et 7 octobre 2015, le représentant de l’Institution du Médiateur a contacté le directeur de la Direction des crimes économiques de la police du Kosovo. Le représentant de l’Institution du Médiateur a été informé qu’en fonction de l’affaire, l’Institution du Médiateur sera informée des mesures d’enquête prises par la police dans les prochains jours.

Le 12 octobre 2015, le représentant de l’Institution du Médiateur a été informée par le Directeur de la Direction des crimes économiques de la police du Kosovo de l’époque qu’il avait soumis au Procureur général de Prishtina le rapport spécial de la police du Kosovo concernant cette affaire.

Le 12 avril 2016, Monsieur A.N. a notifié à l’Institution du Médiateur que bien qu’il se soit adressé au Procureur général de Prishtina avec une demande d’information, il n’a reçu aucune notification.

Le 5 mai 2016, le représentant de l’Institution du Médiateur a eu une réunion avec les responsables du parquet de base à Prishtina, qui lui ont communiqué l’information selon laquelle l’affaire en question avait été remise au procureur. Sur demande écrite adressée à l’administration du parquet, il était entendu que le 18 novembre 2015, l’affaire PPN -II-1152/15 était close par une note officielle du procureur. L’affaire a été retirée des archives le même jour par le Procureur.

Le 5 mai 2016, le Procureur a rencontré le représentant de l’Institution du Médiateur et l’a informé que l’auteur d’une accusation pénale doit fournir des informations supplémentaires afin de remplir le rapport pénal et de préciser les sujets contre lesquels il existe des soupçons d’infraction pénale.

Le 6 juin 2016, le procureur a déposé une demande de disqualification de l’affaire, en raison d’un conflit d’intérêts, car il avait précédemment occupé le poste de directeur du bureau juridique au ministère de l’environnement et de l’aménagement du territoire.

Le 18 octobre 2016, le représentant de l’Institution du Médiateur a rencontré le procureur en chef du Procureur général de Prishtina de l’époque, afin de discuter de la raison de la clôture. L’affaire est retirée des archives par le même procureur le 5 mai 2016.

Le 22 novembre 2016, en raison de l’absence d’informations de la part du Procureur, le Procureur en chef du Procureur général de Prishtina est recontacté par le représentant de l’Institution du Médiateur, qui l’informe que l’affaire sera notifiée à ce dernier dans les prochains jours.

Le 24 janvier 2017, le Médiateur, par une note officielle, s’est adressé au Procureur en chef du Procureur général de Prishtina de l’époque pour lui demander d’être informé de l’évolution de l’affaire.

Le 21 décembre 2017, le Médiateur a adressé une lettre au procureur général de Prishtina de l’époque, dans le but d’obtenir des informations concernant l’affaire.

Le 2 février 2018, le représentant de l’Institution du Médiateur a rencontré le procureur général et l’administrateur du procureur général de Prishtina au sujet de l’affaire de Monsieur A.N. À cette occasion, le représentant de l’Institution du Médiateur a été informé par ces derniers que l’affaire avait été classée par une note écrite et qu’elle avait été rouverte et confiée pour examen au procureur compétent.

Le 1er juin 2018, le Médiateur a adressé une troisième lettre officielle au procureur général de Prishtina, aucune réponse officielle n’ayant été fournie au Médiateur concernant la phase dans laquelle se trouve l’affaire en question.

Le 22 juin 2018, le représentant du Bureau de l’information a contacté l’administrateur du procureur général de Prishtina et l’a informée de l’absence de réponse du Procureur aux demandes du Bureau de l’information, rappelant les obligations constitutionnelles et légales de répondre aux demandes d’information ou de fourniture de documents du Médiateur.

Le 1er août 2019, le représentant du Bureau de l’Inspecteur général a rencontré le procureur chargé de l’affaire, qui lui a demandé des informations sur la raison du retard de l’affaire, étant donné que celle-ci avait été engagée par le ministère public en 2015, alors que le procureur, depuis l’admission de l’affaire en 2016 jusqu’en 2019, n’avait entrepris aucune action à ce sujet. Le 2 août 2019, le représentant de l’Institution du Médiateur a envoyé un e-mail à l’administrateur du procureur général de Prishtina demandant de fixer une réunion avec le procureur en chef par intérim du procureur général de Prishtina afin de discuter de cette question.

Le 17 décembre 2019, par le biais de ce courrier électronique, l’Institution du Médiateur a réitéré sa demande d’organiser une réunion avec le procureur général par intérim du procureur général de Prishtina, mais là encore, aucune réponse n’a été fournie aux représentants de l’Institution du Médiateur. Les demandes de rencontre avec le procureur général ont été réitérées en février et mars 2020.

Le 27 février et le 2 mars 2020, le représentant du Médiateur s’est adressé au procureur général de Prishtina par courrier électronique pour demander une réunion avec le procureur en chef du procureur général de Prishtina. Aucune réponse n’a été donnée au Médiateur.

Résultats et suivi

Sans plus attendre, les actions nécessaires doivent être entreprises pour mener et accomplir les enquêtes conformément aux dispositions légales prévues par le code de procédure pénale n° 04 / L-123.

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