Le Síndic rappelle les droits des migrants à l’occasion du 20e anniversaire du succès de la tancada dans différentes églises pour exiger la régularisation du collectif

– Le Sindic – Défenseur des personnes d’Espagne –

Cela fait 20 ans qu'un groupe de migrants s'est enfermé dans des églises pour demander la régularisation de leur situation en Espagne.

L'ancien médiateur Cañellas a joué le rôle de médiateur et a participé à l'accord avec la Délégation du Gouvernement.

Aujourd'hui, le Médiateur Ribó nous rappelle que certains des droits de ce groupe ne sont toujours pas garantis.

Cela fait 20 ans que le blocus et le siège de migrants dans différentes églises de Barcelone ont lieu pour protester contre l'approbation imminente de la loi sur les étrangers que le Parti populaire a promue. L'action a commencé dans l'église de Pi, mais s'est rapidement étendue à une douzaine de paroisses de la ville de Barcelone et à quelques municipalités voisines pour exiger la régularisation de leur situation en Espagne.

L'action a duré 47 jours, avec une grève de la faim de 15 jours. Des mois plus tard, ceux qui y ont participé ont obtenu la régularisation de leur situation, grâce à un accord avec la délégation du gouvernement qui a été étendu aux immigrants de toute l'Espagne arrivés avant le 23 janvier 2001.

Le Médiateur Rafael Ribó tient à souligner le rôle remarquable joué par son prédécesseur, Anton Cañellas, grâce au travail de médiation qu'il a réalisé tout au long du conflit et à sa participation à la rédaction de l'accord précité.

Dans le cadre de cet événement, le Síndic souhaite rappeler que les personnes en déplacement, indépendamment de leur statut de migrant économique ou de réfugié, jouissent d'une pluralité de droits qui, dans notre système juridique, doivent être garantis par les gouvernements d'Espagne et de Catalogne, sans préjudice de la pertinence de l'Union européenne en la matière.

Conformément à la Déclaration universelle des droits de l'Homme, toute personne a le droit de migrer, indépendamment du pouvoir des États de réglementer les conditions d'entrée et de séjour des étrangers par le biais de leurs politiques migratoires. Ils ont également le droit d'obtenir un refuge dans des conditions dignes, y compris le droit de ne pas être renvoyés sur un territoire où la vie ou la liberté de la personne est menacée, ainsi que le droit à un accès effectif à la procédure de protection internationale.

De même, il est nécessaire de garantir le droit de jouir sans discrimination de tous les droits dans des conditions d'égalité avec les personnes des sociétés d'accueil, et d'établir des mesures contre le racisme, la xénophobie et la criminalisation des migrations et des réfugiés. Ils ont également le droit de demander et d'obtenir l'asile par le biais de procédures équitables et efficaces.

Enfin, il convient de faire référence aux droits des victimes de la traite des êtres humains. Ces personnes ont le droit de ne pas être renvoyées dans un autre État où il existe un risque sérieux de persécution, de torture ou d'autres mauvais traitements. Ils ont également le droit de demander et d'obtenir l'asile par le biais de procédures équitables et efficaces. Les femmes et les enfants doivent être considérés comme des réfugiés lorsqu'ils font l'objet d'un trafic à des fins de prostitution ou d'exploitation sexuelle. Dans ce sens, les mineurs ont le droit de recevoir un soutien et une assistance spécifiques.

Le Síndic, en collaboration avec l'Institut des droits de l'Homme de Catalogne, a élaboré en janvier 2019 le Plan des droits de l'Homme de Catalogne, qui précise une série de mesures pour rendre effectif cet ensemble de droits.

Ainsi, par exemple, dans le domaine de la culture et de l'éducation, il a été déclaré qu'une analyse rigoureuse devrait être effectuée avec des données quantitatives contrastées afin d'accroître les connaissances sur les effets de la migration et d'éliminer les stéréotypes, ou d'augmenter l'investissement dans l'éducation pour parvenir à l'égalité des chances et éviter l'exclusion sociale de la population migrante. Dans le domaine de l'emploi et de la santé, il est demandé de faciliter l'accès au travail dans des conditions décentes par la mise en œuvre d'actions positives qui améliorent le taux d'emploi de la population migrante et de garantir le principe d'universalité du système de santé ou de faciliter l'accès au travail des mineurs sans références familiales en Catalogne.

Dans le domaine de l'accueil des réfugiés et de l'intégration sociale des migrants, elle souligne la nécessité de s'engager dans des politiques actives d'inclusion en fournissant les ressources financières nécessaires et en offrant des ressources telles que le logement.

Une autre demande réitérée par le Síndic quant à la modification des instructions d'accès au conseil municipal pour faciliter l'incorporation des migrants et des réfugiés. Cela implique la promotion d'une politique d'enregistrement active qui se traduit par une plus grande souplesse dans la présentation de documents identifiant à la fois la personne et le lieu de résidence.

En ce qui concerne les travailleurs saisonniers, le Síndic a également mené plusieurs actions au fil des ans qui se sont conclues par la nécessité pour ce groupe de pouvoir bénéficier d'un abri pour y séjourner pendant la campagne de travail, ainsi que d'une assistance sanitaire et médicale.

Outre ce qui précède, comme l'a déjà indiqué le Rapport au Parlement 2020, le Síndic dénonce que diverses organisations de défense des droits de l'Homme ont signalé une augmentation des cas de xénophobie détectés pendant l'état d'alerte, dont certains sont liés à la police et aux forces de sécurité. Le profilage racial est l'une des plaintes les plus récurrentes de ces entités. Le Síndic considère qu'il est nécessaire de renforcer les garanties et les mécanismes de plainte, ainsi que les mécanismes d'évaluation et de contrôle de l'action policière. Il est donc important d'avoir un engagement et un dialogue maximum avec les organisations qui défendent les migrants afin de traiter les cas qui leur sont soumis et d'apporter leurs connaissances et leur expérience pour lutter contre la discrimination dans les actions de police. Bien que le contrôle de l'immigration soit une fonction de police légitime, il ne peut être effectué sur la base de l'apparence raciale ou ethnique. Non seulement parce que ces hypothèses sont fausses, mais aussi en raison des conséquences négatives qu'elles ont pour les personnes qui les subissent, et aussi pour l'environnement qui les entoure.

2021-03-08T11:43:41+01:00
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