Le Síndic met en garde contre la grave crise des droits qui s’amplifiera au cours de l’année 2020

– Le Sindic – Défenseur des personnes (Espagne) –

Rapport annuel au Parlement 2020

Dans le cadre de l'année COVID-19, le Síndic met en avant l'accessibilité aux soins de santé, l'inégalité dans l'éducation, la vulnérabilité des personnes âgées en résidence, la peur de la nature et du climat, l'émergence du logement comme élément vital, l'appauvrissement du travail et de l'esprit d'entreprise et l'érosion croissante des droits et des libertés.

En 2020, l'Institution a reçu un total de 11 317 plaintes de 22 476 personnes et 303 actions officielles ont été engagées.

Les actions dans le domaine des politiques sociales ont représenté 40 % des interventions.

Un renforcement budgétaire est nécessaire dans les domaines de la santé, de l'éducation et du bien-être, qui soit égal au pourcentage du PIB des pays d'Europe du Nord.

Le Médiateur, Rafael Ribó, accompagné des deux adjoints, Jaume Saura et M. Jesús Larios, a remis aujourd'hui au Président du Parlement, Roger Torrent, le rapport annuel de l'institution correspondant à l'année 2020, une année qui a été influencée par la pandémie et l'impact sur les droits des personnes, qui ont conditionné à la fois les données de l'activité de l'institution et les questions de fonds qui sont traitées dans ce rapport.

2020 est l'année où le plus grand nombre de plaintes a été déposé dans l'histoire de l'institution et, pour la première fois, il y en a eu plus de 11 000. Plus de 17 000 ont été traitées et 303 actions officielles ont été ouvertes.

LA PROTECTION DES DROITS SOCIAUX

Cette année, les actions engagées dans le domaine des politiques sociales représentent près de 40 % du volume d'intervention du Síndic, des chiffres comparables aux pires années de la crise économique de la dernière décennie, avec une augmentation significative dans tous les domaines par rapport à l'année précédente.

Dans le domaine de la pauvreté et de l'urgence sociale, le Síndic a créé le Comité d'urgence sociale pour travailler transversalement sur les défis posés par la crise à court, moyen et long terme, avec huit entités du troisième secteur (Comité du troisième secteur, Càritas Catalunya, Creu Roja, Amics de la Gent Gran, Banc dels Aliments, Comunitat de Sant'Egidio, Dincat, Fundesplai et la Fondation Arrels), dans le but de répondre à l'urgence de l'assistance et à la détection des besoins et des priorités afin de faire des recommandations de changement et d'amélioration aux administrations concernées et au Parlement dans le contexte de la pandémie. Le Panel a souligné le fait que les administrations publiques n'ont pas apporté de solutions concrètes à la pauvreté, ni avec l'urgence que les circonstances exigent.

Il ne fait aucun doute que le droit à la santé a été l'un des plus touchés au cours de cette année. Dès le début, le Síndic a exigé que les ressources humaines et matérielles nécessaires pour faire face à une nouvelle crise comme celle de COVID-19 soient garanties. Pour ce faire, il a appelé à un renforcement budgétaire dans le domaine de la santé et du bien-être qui correspondrait au PIB des pays d'Europe du Nord en pourcentage du PIB et qui se traduirait par un plan stratégique pour la santé.

La crise COVID-19 a également permis de mettre en évidence la nécessité de revoir le modèle résidentiel actuel et sa capacité à faire face à la pandémie avec les mesures de précaution et de prévention nécessaires. Cette révision doit analyser en profondeur la structure et la taille des centres résidentiels, la prise en charge sociale et médicale des usagers et les protocoles en vigueur, les ressources humaines et le nombre de professionnels, ainsi que la relation avec les familles et l'environnement. Il est également important de promouvoir et de développer des ressources alternatives à l'environnement résidentiel.

La pandémie a également eu un impact important sur le droit des enfants à l'éducation. Dans ce sens, le Síndic a souligné la nécessité de la fréquentation de l'année académique 2020/2021, malgré les défis qu'elle peut impliquer, surtout dans les centres très complexes.

Dans le domaine de l'emploi, il convient de souligner l'impact de la crise sur les travailleurs indépendants. Le Síndic a dénoncé le manque de soutien sous forme d'aides souples et suffisantes à l'entrepreneuriat du pays, qui est l'épine dorsale de l'économie catalane.

En ce qui concerne le logement, le Síndic a indiqué que les différentes administrations et les agents publics et privés doivent parvenir à un accord national sur cette question, en établissant les bases de politiques de logement qui permettent de réaliser des réformes structurelles garantissant le droit au logement à moyen et long terme.

TERRITOIRE ET CONSOMMATION

L'environnement naturel de notre pays continue de subir des agressions de toutes sortes auxquelles seule la tourmente économique du printemps 2020 mettra temporairement un terme. Il est nécessaire de renforcer les politiques de protection de l'environnement et d'appliquer avec la plus grande rigueur le principe de l'alternative zéro dans la planification urbaine actuelle et future, afin de garantir un pays qui respecte son environnement naturel.

Alors que le statut d'alarme était en vigueur, la législation promulguée a interdit l'utilisation des poteaux électriques par les particuliers dans leur lieu de résidence habituel. Cependant, en 2020, deux situations que le Síndic réclame depuis des années sont restées sans solution : l'application réglementaire de la loi 24/2015 sur la pauvreté énergétique et le paiement de la dette accumulée par les personnes qui ne sont pas approvisionnées en produits de base parce qu'elles disposent d'un rapport des services sociaux qui accrédite leur situation de vulnérabilité.

LA TRANSPARENCE ET LA BONNE GOUVERNANCE

Dans le processus de désescalade, les administrations ont donné la priorité aux services téléphoniques et numériques et ont introduit la nomination préalable dans la fourniture de services publics en face à face. Il s'agit d'un instrument utile du point de vue de la protection contre les risques professionnels, mais selon le Síndic, cela ne peut pas signifier que les citoyens sans rendez-vous préalable qui viennent enregistrer des documents ou effectuer des démarches qui ne peuvent être reportées seront laissés sans surveillance.

Face au refus de certaines municipalités d'enregistrer les personnes qui vivent dans un logement occupé de façon précaire, le Síndic a dû rappeler que l'absence d'enregistrement des personnes, qu'elles soient enregistrées ou non, est un grave problème, indépendamment de leur statut professionnel, non seulement enfreint la législation en vigueur, mais empêche également l'accès effectif aux services et droits sociaux de base, tels que les soins de santé et la scolarisation.

LA LIBERTÉ ET LA QUALITÉ DÉMOCRATIQUE

En novembre 2020, le Síndic a commencé à analyser la compétition électorale prévue pour le 14 février 2021, dans la perspective de concilier la garantie du droit à la santé et du droit de participation, tout en se concentrant sur certains groupes de personnes vulnérables qui pourraient être exclus des mécanismes prévus pour garantir leur droit de vote.

Dans le cadre des états d'alerte successifs, les droits et libertés fondamentaux ont été restreints, tels que le droit de réunion ou la liberté de circulation, dans le but légitime de protéger la santé publique. Il est important d'être très prudent et de garder un œil sur ces limitations de droits, qui doivent peser les droits en jeu avec la nécessité des mesures de restriction avec la plus grande rigueur.

La situation d'enfermement a également multiplié les situations d'abus et de violence racistes contre les femmes et les groupes vulnérables, comme le dénoncent les organisations de défense des droits de l'homme. C'est pourquoi il est bon que le Parlement de Catalogne ait approuvé à l'unanimité la loi sur l'égalité de traitement et la non-discrimination.

Enfin, face aux plaintes et aux événements actuels, le Síndic réitère le plein exercice démocratique de la liberté d'expression et de manifestation et l'amnistie.

(Rapport presse)

2021-03-02T11:35:11+01:00
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