– Office de la Protection du Citoyen (Haïti) –
Dans le cadre de la Journée internationale des personnes handicapées, commémorée le 3 décembre, l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) a présenté, le mercredi 2 décembre 2020 à Port-au-Prince, une étude réalisée sur « Des discriminations contre les Personnes à Mobilité Réduite dans l’Administration publique en Haïti ». Du même coup, l’OPC a lancé deux nouveaux outils dans sa stratégie de promotion et de protection des droits humains : le site internet www.opcht.com et la ligne verte, *293.
Dans ses propos de circonstance à l’ouverture de la cérémonie, le Protecteur du citoyen a dénoncé le non-respect des quotas exigés par l’article 44 de la loi portant sur l’intégration des personnes handicapées. « Les Personnes à Mobilité Réduite sont victimes de discrimination, de stigmatisation et de déni de justice dans une société caractérisée par l’incompréhension, l’intolérance et la violence généralisée », a déploré Me Renan Hédouville qui estime que la situation des PMR est grave dans les institutions publiques.
Pour réaliser cette étude, l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) a bénéficié de l’appui de l’organisation Avocats Sans Frontières-Canada (ASFC). Prenant la parole, le directeur Haïti de ASFC a dit souhaité que toutes les recommandations formulées par l’OPC dans cette enquête sur les discriminations des personnes à Mobilité Réduite dans l’Administration publique en Haïti soient mise en œuvre par l’État. Monsieur Appolinaire Fotso encourage l’OPC à aller plus loin dans la production de rapports qui contribueront à la protection des droits humains dans le pays.
La Secrétaire d’État à l’Intégration des Personnes Handicapées a pour sa part salué la réalisation de cette enquête. « Cette étude permettra aux organisations qui travaillent dans la lutte pour le respect des droits des handicapés de faire des plaidoyers », a déclaré Madame Soinette Désir.
Les PMR représentent 10 % de la population
Réalisée par l’Unité de Recherche et d’Enquêtes Systémique (URES) de l’OPC, cette enquête consiste à contribuer à une meilleure des Personnes à Mobilité Réduite dans l’Administration publique. Elle a servi également à vérifier l’application de la loi du 13 mars 2012 et celle du 3 juillet 2018 et à identifier les différentes formes de discriminations envers cette catégorie.
On estime aujourd’hui la population haïtienne à onze millions (11 000 000) d’habitants. Cette étude révèle que les Personnes à Mobilité Réduite représentent 10 %, soit un million quarante et un mille trois cent vingt et un (1 041 321). Le coordonnateur de l’URES, Monsieur Jean Eliakim Cangé, qui a fait la présentation de ce rapport, note qu’après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, le nombre d’amputées d’un ou plusieurs membre (s) a augmenté pour atteindre quatre mille (4 000).
Le rapport révèle que les discriminations à l’endroit des Personnes à Mobilité Réduite dans l’Administration publique sont flagrantes, en raison de l’absence d’une politique de gestion des ressources dans les institutions de l’État. « En plus de la violation flagrante de l’article 44 de la loi garantissant leur intégration, il convient de faire état des autres discriminations qu’elles subissent comme atteinte grave à la dignité, le mépris, le rejet et l’isolement, violation du droit à l’identité ».
Ruth Cadet