
– Défenseur des droits de l’Homme de la République d’Arménie –

Immédiatement après la publication d’informations sur la violence contre les enfants dans la région de Tavush en République d’Arménie, le Défenseur des droits de l’Homme a ouvert une procédure d’enquête. Des discussions professionnelles approfondies ont eu lieu.
Comme le montrent les documents disponibles actuellement, la violence contre les enfants continue. Malheureusement, ce cas de violence dans la famille a eu des conséquences tragiques. Un enfant de 6 ans est mort à l’hôpital sans avoir repris conscience.
La violence est une violation flagrante des droits de l’enfant qui peut avoir des conséquences irréversibles, voire tragiques, sur la vie et la santé d’un enfant, sapant complètement son développement sain.
Notre État doit prendre toutes les mesures nécessaires pour assurer la protection de l’enfant contre la violence, qu’elle soit le fait du parent, du tuteur ou de toute autre personne s’occupant de l’enfant. L’enfant doit être protégé contre toute forme de violence physique ou psychologique, y compris les coups, les insultes ou les mauvais traitements, les moqueries ou la négligence, les mauvais traitements ou l’exploitation, etc.
Malheureusement, la violence contre l’enfant, et la violence dans la famille en général, sont latentes. Cela est facilité par les stéréotypes sur ce phénomène, tant dans la société que dans les organismes publics. Les autorités de l’État sont obligées de faire des efforts encore plus importants pour lutter contre ce phénomène répréhensible en tant que mission prioritaire.
Le Défenseur condamne fermement la violence à l’égard des enfants, y compris dans la famille. Elle est plus répréhensible lorsque la violence est utilisée contre des enfants qui sont plus vulnérables en raison de leur statut et qui ont un plus grand besoin de protection.
Nous devons tous nous rendre compte que la violence porte directement atteinte aux valeurs familiales, viole le droit de l’enfant à vivre dans une famille et contredit l’intérêt supérieur de l’enfant.
La situation qui existe dans le domaine des organismes de tutelle et de curatelle est très préoccupante. Ces organes sont presque inefficaces pour révéler les cas de violence domestique contre les enfants et les informations sur les enfants en situation difficile.
Les organes de tutelle et de curatelle ne disposent pas de la formation professionnelle nécessaire pour remplir correctement leur fonction de protection des droits de l’enfant au sein de la communauté. Les organes communautaires sont essentiels pour assurer la protection des droits de l’enfant contre toutes les formes de violence. Cela concerne en particulier les organismes de tutelle et de curatelle, dont les activités sont directement liées au bien-être social, psychologique et sanitaire des enfants.
Le Défenseur des droits de l’Homme a toujours soulevé l’état condamnable des activités des organes de tutelle et de curatelle, l’inefficacité absolue de l’exercice de leurs fonctions et les manifestations dangereuses. Cela a été fait à la fois dans les rapports annuels et dans le rapport public ad hoc sur « Les organes et commissions de tutelle et de curatelle » et par d’autres moyens.
Dans le domaine de la divulgation et de la prévention de la violence contre les enfants au sein de la famille, l’enquête sur ces affaires pose des problèmes à la fois systémiques et législatifs. Tant la pratique que la législation ne permettent pas de protéger efficacement les enfants victimes de violence au sein de la famille, de les informer pleinement et de prévenir d’éventuels cas futurs. Il est nécessaire d’améliorer la rapidité de réaction des services répressifs, ainsi que de leur fournir la spécialisation nécessaire et une coopération inter-agences efficace au niveau communautaire.
Toute enquête dans de tels cas ne devrait pas se limiter à une enquête au cas par cas. Les raisons de ces actions et les conditions qui y contribuent devraient être analysées de manière approfondie afin de prendre des mesures préventives, d’améliorer le système et d’exclure la violence ou ces violations flagrantes des droits à l’encontre de tout enfant ou de toute personne en général.
Le Défenseur des droits de l’Homme a adressé des lettres au Bureau du Procureur général de la RA, à la police de la RA, au Ministère du travail et des affaires sociales de la RA, à l’Administration régionale de Tavush, au chef de la communauté Khashtarak pertinentes. Le Défenseur continuera à suivre les mesures prises par l’État en ce qui concerne cette affaire, ainsi que l’état de la garantie des droits des enfants.