– Association des Ombudsmans et Médiateurs de la Francophonie (AOMF) –

Hector Pieterson. C’est le nom de ce gamin de 13 ans, abattu le 16 juin 1976 par la police du régime d’apartheid à Soweto. Il est devenu le symbole des sacrifices endurés par la jeunesse dans la lutte pour la liberté et la démocratie en Afrique du Sud. Ce jour-là, 20.000 jeunes non armés sortent du ghetto pour protester contre un décret imposant l’afrikaans, « la langue de l’oppresseur blanc », comme nouvelle langue d’enseignement dans toutes les écoles noires. La répression est sanglante. La police tire à balles réelles sur des lycéens sans défense. Vingt jeunes sont tués. Hector est le premier.

Cette leçon de courage et de sacrifice donnée par la jeunesse noire, en quête de la reconnaissance de ses droits, redonne vigueur à la lutte de toute la population noire, qui s’était essoufflée les années précédentes, et le soulèvement de Soweto marquera le début de la fin du régime d’apartheid. Ce sont ces événements dramatiques que commémore la Journée des droits de l’enfant africain.

Je n’ai jamais trop apprécié l’idée que doive exister une journée spécifique qui célèbre les droits des enfants africains. La Convention internationale des Nations Unies relative aux droits de l’enfant est, par volonté et par principe, universelle et inclusive : elle ne fait pas de distinction entre les enfants.

Reste qu’aujourd’hui, les conditions de développement du continent africain ne permettent pas de garantir intégralement le respect des droits de l’enfant. Le droit à la santé, à l’éducation, à l’alimentation, à la protection contre toute forme d’exploitation sont régulièrement compromis, notamment en raison de la pauvreté endémique de nombreux pays. Le sort injuste des afrodescendants dans les autres coins du globe et les discriminations honteuses qu’ils y subissent sont un problème fondamental pour nos sociétés, que de récentes actualités éclairent à nouveau dramatiquement.

Certaines Institutions ont inscrit dans leur patrimoine génétique le souci de traiter à égalité avec d’autres Institutions partenaires de par le monde. C’est le cas de l’AOMF (Association des Ombudsmans et des Médiateurs de la Francophonie). Depuis l’an dernier, j’ai l’honneur et le plaisir de présider son Comité des Droits de l’Enfant qui veille à défendre et promouvoir ces droits essentiels sur l’ensemble de l’espace francophone.

A l’occasion de cette journée particulière, j’adresse mes meilleures pensées à mes homologues africains. Je salue leur ambition et leur courage à défendre les droits des enfants, avec pugnacité et beaucoup d’abnégation. Souvent dans des conditions très difficiles. Je veux les assurer de ma solidarité. Et leur dire que je continuerai à œuvrer pour que les inégalités, le racisme structurel et les discriminations dont les enfants afrodescendants sont trop souvent victimes, soient combattus. Et que leurs droits soient respectés. Où qu’ils vivent.

Bernard DE VOS

 

Délégué général aux droits de l’enfant

Président du Comité AOMF des droits de l’enfant