– Le Médiateur du Faso –

Après avoir remis officiellement les rapports d’activités des années 2015, 2016 et 2017 à SEM le Président du Faso, le Médiateur du Faso madame Saran SEREME-SERE a procédé à la remise des dits rapports à Monsieur Joseph Marie Christophe DABIRE, Premier Ministre le vendredi 08 février 2019.

Madame le Médiateur du Faso a tenu à réitérer ses félicitations au Premier Ministre et à lui formuler ses vœux de plein succès dans la réalisation de la lourde mission.
Dans ce contexte d’incivisme caractérisé et de terrorisme multiforme que traverse notre pays, elle a relevé la nécessité impérieuse d’une unité d’action collective de chaque Institution républicaine renforcée par la contribution significative des populations à s’engager véritablement dans la lutte contre les défis face auxquels nous sommes exposés, pour un développement durable et dans un climat apaisé.

La présentation du contenu des rapports a fait ressortir les résultats obtenus au cours des trois années de référence. Outre le traitement des dossiers individuels et collectifs, qui a impacté plusieurs milliers de citoyens, le Médiateur du Faso a évoqué avec le Premier Ministre, ses interventions auprès des communautés dans l’objectif d’anticiper la survenue de conflits et violences fratricides.
En effet, dans le contexte post insurrectionnel que traverse le Burkina Faso, certains citoyens ont tendance à vouloir se rendre justice individuellement ou collectivement aux mépris des lois en vigueur et des Institutions habilitées à les résoudre, telle que le Médiateur du Faso qui prône la résolution consensuelle et conciliante, la justice qui dit le droit…

Une des difficultés majeures qui entrave la diligence et l’efficacité de l’action de l’Institution a trait à la lente réactivité des Administrations publiques face aux correspondances et interpellations à elles adressées.

Le Médiateur du Faso a rappelé son rôle d’interface, de protecteur, de défenseur des droits, d’avocat gracieux des populations face à la toute-puissance de l’Etat, luttant contre les dysfonctionnements et abus de pouvoir dans l’administration publique par le dialogue, la conciliation, la concertation et le conseil pour une bonne gouvernance administrative marqué par un esprit de complémentarité institutionnelle.

Le Premier Ministre en retour, a remercié le Médiateur du Faso pour ses vœux de succès et a souligné l’impérieuse nécessité pour les Institutions de se soutenir et s’accompagner mutuellement, dans une responsabilité partagée.

Il a adressé ses encouragements à madame le Médiateur du Faso et son équipe et a rappelé l’impérieuse nécessité du renforcement des Institutions républicaines.
Il a promis d’œuvrer d’une part pour que les agents du Médiateur du Faso soient dans de meilleures conditions de travail et d’autre part pour une plus grande réactivité des administrations publiques. Il a souhaité plus de communication de l’Institution pour une plus grande appropriation de ses missions par les populations.

A la fin de l’entretien madame le Médiateur du Faso a répondu aux questions de la presse sur le contenu des échanges.
C’est ainsi qu’elle a évoqué la nécessité pour les Institutions républicaines de jouer pleinement leurs rôles ; elle a également parlé de la lenteur administrative, l’incivisme, la situation sécuritaire et l’insuffisance des moyens. A ce sujet, elle a rappelé le budget 2019 du Médiateur du Faso en donnant des précisions sur sa légère augmentation prévu pour apurer les arriérés des factures d’électricité, d’eau et de téléphone.

A titre d’exemple pour 2018 les lignes budgétaires affectées se présentent ainsi qu’il suit :

– Electricité : Quatre cent cinq mille (405 000) FCFA pour régler les factures pour toute l’année des 15 structures (siège, 13 représentations régionales et la résidence officielle) ; ce qui correspond à 33 750 FCFA par an soit 2250 FCFA par mois pour chaque entité.
Cependant la consommation annuelle réelle est de.
Trente-deux millions (32 000 000 )FCFA pour 2018

– Eau : 401 000 FCFA soit 2227 FCFA par mois pour régler les factures de chacune des 15 structures alors que la consommation totale réelle annuelle est de 15 000 000 FCFA.

– Téléphone : 10 500 000 FCFA soit 58 300 FCFA par mois pour chaque structures alors que la consommation totale réelle est de Trente-huit millions (38 000 000) FCFA.

C’est à la faveur des échanges avec le Ministère en charge de finances et les députés de la commission finance à l’hémicycle lors de la défense du budget du Médiateur du Faso, que l’ensemble des techniciens et élus ont été touchés par cette situation incompréhensible.
En rappel l’électricité, le téléphone et l’eau étaient fréquemment coupés et les missions internationales interrompues et les audiences foraines et conférences suspendues par manque de disponibilité financière jusqu’à l’accompagnement en partie du PMAP.

Les lignes budgétaires relatives aux points sus cités, étant pratiquement inexistantes, leurs prises en charge étaient reversées dans les créances de l’Etat.
Ce qui explique le relèvement de Cent millions (100 000 000) FCFA pour la prise en charge des arriérés de 2018 et la ligne budgétaire de 2019 relative à l’eau, l’électricité et le téléphone.

La rallonge de Cinquante millions (50 000 000) FCFA est prévue pour les audiences foraines les conférences les missions internationales et les dépenses non éligibles comme la communication…
A noter que le budget 2019 est de Cinq cent quatre-vingt-deux millions sept quatre-vingt-seize mille 582 796 000 FCFA dont 85% représentent la masse salariale des 115 agents, contrairement aux allégations mensongères qui tendaient à faire croire à l’opinion que l’Institution ne disposait pas de plus de 10 agents.

En tout état de cause, nous devons œuvrer de manière responsable pour le renforcement des Institutions républicaines qui ne devront ménager aucun effort pour le renforcement de l’Etat de droit, l’ancrage de la démocratie, la promotion de la bonne gouvernance et l’implémentation du bien-être des populations et du développement durable.
Le Médiateur du Faso, défenseur des droits, avocat et protecteur des citoyens, reste disponible pour fournir toute information utile susceptible de répondre à toute interrogation des citoyens responsables et consciencieux.