– Ombudsman du Nouveau Brunswick (Canada) –
FREDERICTON (GNB) – L’ombud, Charles Murray, a dévoilé, aujourd’hui, les conclusions d’une enquête menée par son bureau sur la maltraitance de patients au Centre hospitalier Restigouche à Campbellton, attribuable en partie à un manque chronique de personnel.
L’enquête a été lancée en 2017 lorsque M. Murray a reçu une lettre anonyme alléguant des incidents de violence à l’égard de patients et de négligence, ainsi qu’un recours à des dispositifs de contention et à de la force de la part du personnel de première ligne dans l’établissement. Dans l’un des cas cités dans le rapport, on mentionne le manque d’évaluations périodiques et de plans de soins détaillés comme facteurs ayant pu contribuer au décès prématuré d’un patient.
« Loin d’être le centre d’excellence qu’on avait prévu, le Centre hospitalier Restigouche est redevenu un institut psychiatrique archaïque servant avant tout à entreposer les Néo-Brunswickois aux prises avec des problèmes de santé mentale graves », a affirmé M. Murray.
Selon le rapport, le centre hospitalier n’a pas réussi à recruter une masse critique d’expertise psychiatrique clinique, ce qui a eu pour effet de retarder considérablement l’évaluation des patients. Dans plusieurs cas, des experts de l’extérieur ont aussi conclu que le travail d’évaluation avait été fait de façon négligente.
Le rapport souligne également la maltraitance physique des patients lorsque les employés répondent à des « codes blancs » où les patients manifestent un comportement violent qui présente un danger pour leur sécurité ou pour la sécurité du personnel. Le manque actuel de personnel a créé un risque pour les employés concernés puisque les employés des autres ailes de l’établissement doivent leur venir en aide, ce qui cause des délais.
« C’est une situation inacceptable qui a une incidence sur les résidents parmi les plus vulnérables de la province et qui ne peut pas être corrigée simplement en y lançant plus d’argent, a dit M. Murray. Je demande au gouvernement provincial de prendre des mesures immédiates en limitant le mandat de cet établissement et possiblement en fermant plusieurs unités afin de réduire le nombre de populations aux prises avec des problèmes de santé mentale auxquelles l’établissement doit fournir des services. »
M. Murray a reconnu les efforts déployés à maintes reprises par les employés du centre pour régler ces problèmes graves. Il a mentionné que dans certains cas, les employés ont sacrifié leur vie personnelle et leur bien-être émotionnel pour la cause, mais que la tâche qu’on leur a confiée est impossible.
En plus de réduire les services offerts au centre, M. Murray appelle le gouvernement à reconsidérer son intention de construire un établissement de santé mentale pour les jeunes à côté du centre hospitalier. Il dit que si cet établissement était ouvert, il serait sans doute confronté aux mêmes problèmes de recrutement.
M. Murray recommande au gouvernement d’explorer d’autres vocations possibles pour ce centre hospitalier à la fine pointe de la technologie.
M. Murray a demandé au gouvernement de lui envoyer sa réponse au rapport dans un délai de 90 jours. Il déterminera par la suite si son bureau doit envisager une enquête plus approfondie.