– Le Délégué général aux droits de l’enfant (Fédération Wallonie – Bruxelles) –
Face à la situation à nouveau déplorable des enfants confrontés à la faiblesse du système d’accueil, organisé par le Secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration ainsi que par l’Office des Etrangers, le Délégué général prend position dans une carte blanche publiée ce 4 décembre dans Le Vif : https://www.levif.be/actualite/belgique/la-convention-internationale-relative-aux-droits-de-l-enfant-s-applique-a-tous-les-enfants-sans-distinction/article-opinion-1062171.html
Il y a deux ans, fin 2016, le Secrétaire d’Etat à l’Asile et à la Migration Theo Francken annonçait la fin de la » crise de l’accueil » et entreprenait, en conséquence, le démantèlement d’une série de structures d’accueil pour demandeurs d’asile, dont plusieurs à destination des Mineurs Etrangers Non Accompagnés.
Nous avions signalé à l’époque que la démarche était insensée et risquait de créer, à court ou moyen terme, un engorgement du système d’accueil dont les MENAS souffriraient immanquablement.
Fin 2016 en effet, personne ne pouvait échapper aux images de ces enfants d’Alep, blancs de la poussière de leur propre maison et rouges de leur propre sang. Personne ne pouvait ignorer que, 60000 êtres humains, dont de nombreuses femmes et de nombreux enfants, étaient coincés dans des hotspots insalubres où ils vivaient sans protection, dans la peur, entourés de barbelés. Personne ne pouvait passer sous silence ces autres dizaines de milliers d’enfants, de femmes et d’hommes, coincés en Turquie et qui servaient déjà d’otages et de monnaie d’échange au gré des marchandages indécents avec l’Europe.
A force de limiter les capacités d’accueil et de réduire le personnel dédié à l’enregistrement des demandeurs d’asile, c’est le système entier qui patine à nouveau. Depuis ce 22 novembre, en raison d’une nouvelle augmentation des demandes d’asile, le Secrétaire d’Etat en charge de l’asile et la migration a décrété une limitation des demandes d’asile à environ 50 par jour, la priorité étant donnée aux demandeurs d’asile les plus vulnérables.
Le tri entre les personnes se fait sur base de leur apparence physique sans que leurs déclarations ne soient prises en compte. Résultat : des personnes se déclarant « Mineurs Etrangers Non Accompagnés » ne sont plus accueillies au simple motif qu’elles paraissent majeures ! Des familles avec enfants se voient également refuser l’accès car le quota journalier est atteint.
Ces personnes n’ont dès lors pas accès à l’enregistrement et à l’accueil, qui pourtant doit être garanti chaque fois qu’un enfant est concerné.
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